COMMUNIQUÉ: Les violences policières à la frontière continuent de faire des victimes au Maroc.

Au vu de ce qui s’est passé sur la plage d’AKHFENNIR où une jeune femme migrante est morte après l’intervention des forces de police marocaines.

Hier, lundi 12 septembre, une femme migrante est décédée à la suite des blessures par balle à la poitrine, selon le témoignage des personnes présentes lorsque les forces de police marocaines ont tenté de les empêcher d’entrer dans l’eau dans une embarcation avec laquelle elles tentaient de passer en Espagne. La jeune femme faisait partie d’un groupe de 35 personnes, marocaines ainsi que subsahariennes, qui s’apprêtaient à embarquer sur une plage située entre les villes d’Akhfennir et de Tarfaya, au Maroc.

Lorsque les autorités sont arrivées sur les lieux, elles ont déployé une opération violente pour empêcher le bateau de partir, au cours de laquelle elles ont même utilisé des armes à feu avec des munitions mortelles.

La jeune femme qui est décédée n’est pas la seule victime de cette violence policière. Plusieurs autres membres du groupe ont dû être admis à l’hôpital, dont trois jeunes hommes marocains dans un état très grave. Trois d’entre eux – dont l’un est en soins intensifs – ont reçu une balle dans le dos. Deux jeunes hommes ont également été percutés par une voiture alors qu’ils tentaient de fuir le lieu de l’attaque.

A la lumière de ces faits, les organisations signataires du présent communiqué, exprimons ce qui suit :

  • L’utilisation d’armes à feu contre des civils non armés est une preuve supplémentaire de l’augmentation exponentielle du recours à la forcé par les forces de sécurité de l’État dans leurs actions sur le territoire frontalier, les personnes migrantes étant considérées comme une menace plutôt que comme des sujets de soins et de droits.
  • L’absence de mécanismes de contrôle et de supervisión des actions de la pólice perpétue l’impunité de l’usage de la forcé contre les communautés en mouvement, privant les victimes de leur droit à la réparation des dommages subis et contribuant à leur manque de protection contre les atteintes à leur intégrité physique, morale et psychologique.
  • L’externalisation du contrôle des frontières par l’Union européenne et l’État espagnol vers le Royaume du Maroc, récemment entérinée par l’allocation de 500 millions d’euros du budget de l’UE (une augmentation de 44,5% par rapport à la période précédente), continue d’aggraver la situation d’extrême vulnérabilité dans laquelle se trouvent les personnes migrantes dans ces territoires et viole systématiquement le droit fondamental à la vie.

Nous ne pouvons plus supposer, après les tragiques événements mortels de la clôture de Melilla, que les droits humains sont conditionnés par la coopération économique entre les pays.

Repose en paix. Vérité, justice et réparation pour les victimes.

13 septembre 2022

Organisations signataires

Ca-minando Fronteras

Asociación Apoyo

CIEs no Madrid

Comisión de Derechos Humanos del Iltre Colegio de Abogados de Baleares

Coordinadora de Barrios

Asociación Karibu

CP San Carlos Borromeo

Solidary Wheels

Asociación Elin

Mundo en Movimiento

Red Solidaria de Acogida

Balears Acollim

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