Les données présentées ci-dessous sont le fruit d’un suivi exhaustif effectué 365 jours par an par notre Collectif. Communautés de migrants, services de secours, réseaux familiaux et défenseurs des droits humains sur le terrain, nous collectons, comparons et systématisons les informations nécessaires
Sur 655 victimes recensées par le collectif, 518 ont disparu en mer et seuls 137 corps ont été retrouvés. Autrement dit, huit personnes sur dix sont toujours portées disparues. Beaucoup d’entre elles provenaient des douze embarcations ayant disparu en mer au cours de l’année et qui n’ont laissé aucune trace des personnes à bord.
Les victimes identifiées venaient de l’un des trente-sept naufrages survenus en 2019 : dix en mer d’Alboran, seize dans le détroit de Gibraltar, huit sur la route des Canaries et trois sur la route d’Algérie. La route maritime d’Alboran s’avère la plus meurtrière avec 246 morts et disparus, suivie de celle des îles Canaries avec 228 victimes, celle du détroit avec 146 victimes et celle d’Algérie avec au moins 35 morts.
Cette année-là, des citoyens venus de 19 pays ont perdu la vie en essayant de rejoindre les côtes espagnoles. De l’Inde à l’Angola, du Maroc au Yémen, la tragédie atteint les côtes internationales ; une liste complétée par la Birmanie, le Bangladesh, le Pakistan, l’Ethiopie, l’Erythrée, le Tchad, le Cameroun, la République démocratique du Congo, l’Algérie, la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la Guinée Conakry, la Guinée Bissau et la Côte d’Ivoire.
En 2019, les femmes représentaient 15,87% des victimes (104 décès), tandis que 54 enfants ont trouvé la mort. Bien que le ministère de l’Intérieur espagnol affirme avoir fait baisser le nombre de décès, les chiffres de Caminando Fronteras confirment que la mortalité a augmenté par rapport à 2018. En organisant la militarisation des frontières et le démantèlement du service de Sauvetage en Mer, les politiques migratoires ont réduit les arrivées de migrants de 50,07% mais la mortalité dans la région est encore plus élevée qu’avant.