La route d’Alboran
La mer d’Alboran relie la région du Rif marocain à la côte est de l’Andalousie. Depuis la côte, entre la région d’Al hoceima et la ville de Nador, les migrants montent à bord d’embarcations motorisées (parfois sur un jet ski). S’ils sortent indemnes de cette traversée longue de 180 kilomètres dans les eaux méditerranéennes, ils vont rejoindre plusieurs destinations possibles : les enclaves militaires espagnoles situées sur le continent africain (l’île de Mar, l’île de Tierra, le Peñón de Alhucemas, les îles Zaffarines…), la ville de Melilla ou encore les côtes andalouses.
Cette route a été la plus active entre 2015 et 2019, utilisée par des citoyans marocains ainsi que par des communautés à l’origine subsaharienne. Pendant cette période, les refoulements illégaux en mer lors les tentatives d’accès à Melilla et les enclaves terrestres espagnoles près du Maroc ont été fréquents. La militarisation et la non-assistance aux personnes en danger ont commencé à devenir une réalité au cours de ces années, et le sont toujours à l’heure actuelle.
DERNIERS INFORMATIONS
Personnes
disparues
Personnes
décédées
HISTORIQUE DE LA ZONE
2007-2014
Les débuts.
C’est en 2007 que nous avons reçu la première alerte provenant d’une embarcation motorisée. Au cours des années suivantes, les mouvements seront modérés et exercés principalement par des personnes d’origine maghrébine.
2015-2017
Une période de grands mouvements migratoires.
À partir de 2015, l’itinéraire prend la même importance que la route par le détroit de Gibraltar. Les populations des pays subsahariens l’empruntent de plus en plus mais avec des embarcations toujours plus précaires
2017
Mobilisation dans le Rif
Suite à la répression des manifestations de la population rifaine, de nombreuses personnes sont contraintes à l'exil. Les communautés subsahariennes et les populations d'Afrique du Nord partagent le même parcours.
2018
La militarisation d’Alboran.
La mise en place d’un commandement unique auquel est subordonné un organisme civil responsable des sauvetages, comme la société espagnole de sauvetage en mer (Salvamento Marítimo), et la présence renforcée de FRONTEX sur la zone, ont des conséquences désastreuses. Le contrôle migratoire devient prioritaire sur le droit à la vie.
2019
Vers d’autres itinéraires.
Le niveau élevé de violence dû à la militarisation, aux raids et à la précarité des services de sauvetage contraint les communautés subsahariennes à explorer d’autres itinéraires, plus dangereux, comme la route des îles Canaries. Les migrants nord-africains, en revanche, conservent cet itinéraire.
2020-Aujourd’hui
La route démeure présente
Chaque année, nous avons continué à compter les victimes de cette route, caractérisée par le manque de ressources activées pour rechercher les bateaux disparus. Les personnes d'origine rifaine sont majoritaires sur le trajet, bien qu'il y ait des départs sporadiques d'Africains subsahariens.
RAPPORTS
Consultez et téléchargez les rapports élaborés par notre collectif. Faites-vous l’écho de l’état d’esprit, de l’expérience et du vécu des personnes migrantes se trouvant au coeur des frontières.