La route d’Algérie
Cet itinéraire se situe à l’est d’Alboran. Il est principalement emprunté par les migrants algériens – harragas. Embarqués sur des bateaux à moteur, leur objectif est d’atteindre la côte d’Almeria. Mais ces derniers temps, l’itinéraire s’est élargi afin d’éviter la violence du contrôle migratoire : les îles Baléares et la région de Valence deviennent de nouvelles destinations, plus difficiles et encore plus dangereuses pour la vie des personnes qui choisissent ce chemin.
Le manque de ressources mobilisées pour rechercher les bateaux dans la zone et l’avertissement tardif des situations à risque par peur des expulsions font que la route reste invisible. De nombreux bateaux disparaissent sans laisser de traces, laissant les familles dans une situation d’incertitude quant à la disparition de leurs proches.
DERNIERS INFORMATIONS
Personnes
disparues
Personnes
décédées
HISTORIQUE DE LA ZONE
2006
Ouverture
Les départs des côtes algériennes se sont multipliés à partir de 2006 sur deux routes méditerranéennes, la route centrale vers l'Italie et la route occidentale vers les côtes espagnoles.
2008-2009
En cours de criminalisation
Dans la logique de l'externalisation des frontières avec l'Europe, l'Etat algérien passe des lois pour criminaliser certaines conditions d'entrée et de sortie des nationaux et des étrangers. Les peines de prison et les amendes sont même applicables aux mineurs.
2012
Réapparition
Depuis 2012, on constate une augmentation des départs vers l'Espagne, avec un impact important sur les médias nationaux algériens.
2018-2019
Consolidation de la route
Les arrivées de personnes algériennes sur les côtes espagnoles sont toujours en augmentation, de plus en plus de communautés traversant régulièrement cette route. La militarisation du nord du Maroc pousse les communautés maghrébines à tenter la traversée depuis l'Algérie.
2020
Appauvrissement et conflit
La situation de conflit politique et d'appauvrissement provoquée par la pandémie de CoVid-19 pousse une partie de la population algérienne à quitter le pays.
2021-aujourd’hui
L’impuissance face au danger
Bien que la communauté majoritaire soit algérienne, la présence de personnes d'autres nationalités devient plus fréquente : Syrie, Maroc, Mali, Palestine, Yémen, Guinée, Mali, Burkina Faso et Cameroun. La plus grande diversité de nationalités sur la route est un symptôme de la militarisation et de la tentative de fermeture des routes d'Alboran et du Détroit. Le manque de ressources activées pour rechercher les bateaux est l'un des facteurs expliquant l'augmentation du nombre de victimes ces dernières années.
RAPPORTS
Consultez et téléchargez les rapports élaborés par notre collectif. Faites-vous l’écho de l’état d’esprit, de l’expérience et du vécu des personnes migrantes se trouvant au coeur des frontières.