La route des Canaries
La voie d’accès aux Îles Canaries a pris de l’importance depuis 2018, faisant renaître une réalité similaire à celle connue en 2006. Bien qu’elle soit la route où le taux de mortalité est le plus élevé, elle est de plus en plus empruntée : les personnes migrantes préfèrent affronter les dangers qu’elle représente plutôt que la militarisation des itinéraires méditerranéens.
Certains départent des plages marocaines de Tan-tan et Tarfaya, tandis que d’autres entament une traversée continentale depuis la Mauritanie, le Sénégal ou même la Gambie. Les communautés migrantes affrontent un océan plus hostile encore que la mer Méditerranée, car le risque de se perdre, les difficultés météorologiques et la longueur des traversées sont des dangers permanents, auxquels il faut ajouter l’insuffisance des ressources pour rechercher les bateaux en détresse.
DERNIERS INFORMATIONS
Personnes
disparues
Personnes
décédées
HISTORIQUE DE LA ZONE
2006
Traversée en cayuco
À la suite de la militarisation des frontières terrestres aux enclaves de Ceuta et Melilla, la route des Canaries est empruntée par plus de personnes qu'avant, battant des records de morts et de disparitions.
2007-2010
Militarisation
L'État espagnol a signé plusieurs accords pour permettre l'expulsion de citoyens sénégalais et mauritaniens, ainsi que pour promouvoir le processus d'externalisation des frontières par le biais de l'aide publique au développement. Ainsi, les forces de police espagnoles commencent à être présentes dans les ports de la Mauritanie et du Sénégal.
2011-2017
« Fermeture temporaire »
En 2011, le ministre de l'Intérieur espagnol Fernández Díaz a assuré que la route de l'Atlantique « a été fermée ». Une diminution progressive des déplacements marquera ces années-là.
2018-2019
Un protagonisme relancé
La militarisation et la forte violence subies par les migrants subsahariens sur les routes du nord les obligent à opter pour la route des Canaries, malgré les dangers connus et le haut niveau de mortalité.
2020
Augmentation des morts
Chaque année, le nombre de victimes augmente, ce qui permet d'identifier une tendance inacceptable à la hausse des décès qui se poursuivra au cours des prochaines années. De plus, l'impact du virus CoVid-19 au Maroc oblige une partie de la population appauvrie du Maghreb à emprunter cette voie.
2021
Doctrine du choc
En 2021, il y a eu plus de victimes sur toutes les routes frontalières, en particulier aux îles Canaries, où le nombre de décès a doublé. Les communautés migrantes sont encore une fois victimes de la guerre des frontières, devenant une monnaie d'échange dans les négociations bilatérales entre les États espagnol et marocain.
2022-aujourd’hui
La route la plus meurtrière
La militarisation, les déportations et la violence à l'encontre des communautés migrantes restent une réalité sur cette route, qui est devenue la plus meurtrière ces dernières années.
RAPPORTS
Consultez et téléchargez les rapports élaborés par notre collectif. Faites-vous l’écho de l’état d’esprit, de l’expérience et du vécu des personnes migrantes se trouvant au coeur des frontières.