RAPPORT

Victimes de la nécrofrontière 2018-2022. Pour la mémoire et la justice

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Les données présentées ci-dessous sont le résultat d’un suivi exhaustif effectué 365 jours par an par notre Collectif au cours des cinq dernières années. Les communautés migrantes, les services de secours, les réseaux familiaux et les défenseur.e.s des droits humains sur le terrain collectent, comparent et systématisent les informations nécessaires.

Ce travail s’inscrit dans le cadre de notre Observatoire des droits humains à la Frontière Occidentale Euro-Africaine. Nous l’avons fondé en 2014, après sept ans de réception d’alertes de bateaux en danger en mer sur différentes routes migratoires de l’Afrique à l’Espagne, et il a été mis en œuvre en 2015.

Si nous publions habituellement un rapport annuel du suivi que nous effectuons depuis l’Observatoire, cette publication actualise les chiffres des victimes de 2018 à 2022 dans la Frontière Occidentale Euro-Africaine et propose une analyse diachronique qui permet de voir comment la nécropolitique intervient dans une période plus large.Pour qui et pourquoi faire des recherches ? Les connaissances générées sont destinées à être utilisées par les communautés migrantes et les familles à la recherche de leurs proches disparus. Notre priorité est de construire un projet pour défendre la vie à la frontière avec les personnes en déplacement et les familles des victimes. Les chiffres et les histoires partagés dans cette étude sont essentiels pour faire progresser le respect des droits humains. La mémoire doit rester présente et éclairer un chemin qui mène à la vérité, à la réparation, à la justice et à la non-répétition.

Téléchargez le rapport en français, ici. Pour les versions catalane, espagnole et anglaise, allez au bas de la page.
Présentation du rapport au CCCB à Barcelone (19/12/2022) : Veus des de la frontera (FR) avec Helena Maleno, Soda Niasse, Oussman Ba et Blanca Garcés.

DONNÉES

CHAPITRES

  • Glossaire

    Les mots que nous utilisons pour raconter le monde sont importants. Cet index des termes définit les concepts théoriques qui sous-tendent notre pratique et notre analyse, ainsi que les noms des organisations internationales et les termes juridiques qui font partie des politiques de contrôle des frontières et de leurs effets sur la vie des personnes migrantes et de leurs familles.

  • I. Avant-propos

    À Ca-minando Fronteras, nous pratiquons le verbe « compter » dans ses différentes significations. Nous comptons méticuleusement le nombre de bateaux qui font naufrage au cours de leur périple migratoire et les personnes qui sont victimes de la frontière. Nous racontons également les histoires de vie et les situations qui poussent des milliers de personnes à migrer dans des conditions risquées et vulnérables, ainsi que la recherche que les proches entreprennent après une disparition. L’ensemble des récits nous permet de réaliser une analyse approfondie de ce qui se passe à la Frontière Occidentale Euro-Africaine et de mettre en évidence les facteurs structurels qui affectent le droit à la vie des personnes migrantes.

    Notre méthodologie de recherche, située et emotionnellement consciente, est basée sur des outils quantitatifs et qualitatifs qui sont mis à jour et alimentés quotidiennement dans notre pratique de défense de la vie à la frontière. Ce que nous présentons ici est le résultat d’un suivi attentif qui nous permet de mettre en évidence les causes structurelles et les effets systémiques des politiques de contrôle à la Frontière Occidentale Euro-Africaine.

  • II. Combien de victimes ?

    11 286 personnes ont perdu la vie entre 2018 et 2022 (données actualisées le 30 novembre 2022) au cours de leur périple migratoire vers l’État espagnol. La perte de leur vie et la disparition de la plupart de leurs corps ne sont pas une coïncidence. Dans ce rapport, nous mettons l’accent sur les mesures d’une nécropolitique structurée et soutenue dans le temps. Dans ce décompte des victimes, nous nous concentrons sur les femmes (1 272) et les enfants (377) migrants et nous mettons l’accent sur la violence et la criminalisation spécifiques et généralement invisibles subies par ces personnes à la frontière.

  • III. D'où venaient les victimes ?

    Les personnes qui ont perdu la vie au cours de ces cinq années venaient de 31 pays et avaient suivi des parcours migratoires très différents. Certains avaient parcouru des distances allant jusqu’à 10 000 kilomètres, tandis que d’autres avaient à peine quitté leur quartier pour monter sur un bateau et ne jamais revenir. Nous mentionnons les différentes formes de violence, de persécution et de coercition institutionnelle qu’elles ont rencontrées sur leur chemin, ainsi que les pratiques coercitives et répressives constatées dans les pays de transit limitrophes de l’Espagne, tant sur les voies d’accès maritimes que terrestres et aériennes.

  • IV. Mémoire des parcours

    La période de recherche couverte par ce rapport est très pertinente car elle analyse un glissement vers des routes migratoires plus dangereuses et représente la mise en œuvre de nouvelles dynamiques de contrôle aux frontières qui ont conduit à une augmentation du nombre de victimes. Dans cette section, nous rendons compte du nombre de victimes pour chaque route migratoire maritime (Algérie, Alboran, Détroit et îles Canaries) et terrestre (frontières de Ceuta et Melilla) ainsi que des variations des politiques de contrôle aux frontières, étroitement liées aux pratiques de sauvetage et de protection de la vie.

  • V. Pourquoi et comment ont-ils trouvé la mort ?

    Y a-t-il des schémas récurrents qui peuvent être identifiés comme des facteurs causant des décès à la Frontière Occidentale Euro-Africaine ?

    Si oui, pouvons-nous analyser les niveaux de récurrence de ces facteurs, et pouvons-nous alors déterminer les structures systématiques des politiques affectant le droit à la vie ?

    Est-ce l’exercice du pouvoir à la frontière qui, par le biais de la discrimination fondée sur l’ethnicité, la classe, la racialisation, le sexe, la religion, établit des modèles pour décider qui vit et qui meurt au passage de la frontière ?

    Telles sont les questions à travers lesquelles nous abordons l’analyse des causes et des circonstances entourant les 625 tragédies de la Frontière Occidentale Euro-Africaine que nous avons suivies.

  • VI. Épilogue

    À la mémoire des victimes de la necrofrontière, de leurs familles et de leurs proches. Pour la vérité, la justice, la réparation et la non-répétition. Nous continuons à compter.

TÉLÉCHARGER

Téléchargez le rapport complet ici : Victimes de la nécrofrontière 2018-2022. Pour la mémoire et la justice (version française)

Descarga el informe completo aquí: Informe ‘Víctimas de la necrofontera 2018-2022. Por la memoria y la justicia’ (versión en Castellano)

Descarrega l’informe complet aquí: Víctimes de la necrofrontera 2018-2022. Per la memòria i la justícia (versió catalana)

Download the full report here: Victims of the necrofrontier 2018-2022. For memory and justice (English version)

 

Présentation du rapport au CCCB à Barcelone (19/12/2022) : Veus des de la frontera (FR)

Acto de presentación del informe en el CCCB de Barcelona (19/12/2022): Voces desde la frontera (ES)

Acte de presentació de l’informe al CCCB de Barcelona (19/12/2022): Veus des de la frontera (CAT)