2 390 personnes migrantes ont perdu la vie en 2022 lors de leur voyage vers l’Espagne

Nous publions le rapport annuel de suivi des personnes migrantes qui meurent au cours de leur voyage migratoire vers l’Espagne par la Frontière Occidentale Euro-Africaine : Droit à la vie – Année 2022. Ce travail, préparé par l’Observatoire des Droits Humains de notre collectif, montre la tendance de plus en plus dangereuse des routes migratoires ces dernières années.

2 390 personnes ont perdu la vie l’année dernière. Ces chiffres, légèrement supérieurs à ceux de 2020, s’inscrivent dans la tendance d’une augmentation des décès au cours des cinq dernières années sur toutes les routes, maritimes et terrestres, vers l’Europe via l’État espagnol. Au sein de cette tendance, il convient de souligner l’exception de 2021 comme année fatale où 4 639 personnes sont décédées, liée au choc de l’augmentation exponentielle de l’utilisation de la route des Canaries.

Une fois encore, la route entre les côtes occidentales de l’Afrique du Nord et les îles Canaries se distingue comme la plus meurtrière, avec 1 784 victimes. Dans ce rapport, le collectif Caminando Fronteras analyse une liste de conséquences des politiques migratoires qui entravent, obstruent ou omettent de mettre en œuvre des mécanismes de sauvetage de la vie des migrants.

Le collectif a été témoin d’un cas flagrant de violation transnationale des droits à la frontière terrestre entre Melilla et Nador, où le 24 juin, 40 personnes ont perdu la vie dans un événement qui a impliqué l’utilisation de terribles moyens de dissuasion par les forces de police espagnoles et marocaines, y compris des balles. Sept mois plus tard, à la fin de l’année 2022, le ministère public espagnol a clos l’enquête sur cette tragédie et a indiqué que ni les actions des agents ni les refoulements ne présentaient de preuves d’un crime. Le rapport dénonce l’impunité de cette affaire, ainsi que la violation systématique des droits humains des deux côtés de la frontière pour les victimes et les survivants de la tragédie.

Ce travail met en évidence l’invisibilisation systématique de la route de l’Algérie, entre les côtes du nord de l’Algérie et le Levant espagnol et les Baléares, dans laquelle au moins 75 personnes ont perdu la vie en 2022. Le retard dans le signalement des bateaux manquants, associé à la distance et au danger de la route et à l’omission des sauvetages, place les migrants d’Algérie et leurs familles dans une situation de vulnérabilité particulière.

La plupart des victimes des routes migratoires meurent sans que leur corps ne soit jamais retrouvé (91,42%), ce qui a un impact terrible sur leurs familles et leurs communautés d’origine en raison de l’impossibilité de faire leur deuil et des implications juridiques et psychologiques.

Ce rapport met également en évidence la violence différenciée subie par les femmes et l’enfance migrante et expose le nombre de décès en 2022 : 288 femmes et 101 enfants.

Le rapport Right to Life Monitoring 2022 est publié un mois après l’étude longitudinale que nous avons menée sur les violations des droits humains à la frontière ouest euro-africaine entre 2018 et 2022. Les deux études sont disponibles en espagnol, catalan, français et anglais.

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Nous présentons le rapport « Victimes de la Nécrofrontière 2018-2022 » à Barcelone (19/12) et à Pampelune (21/12)

Cette publication résume les cinq dernières années de travail de notre Observatoire des droits humains à la frontière occidentale euro-africaine.

Chaque fin d’année, à Ca-minando Fronteras on fait le point sur la situation migratoire. Chaque année, nous publions un rapport qui rend compte des victimes des politiques migratoires au cours des douze mois précédents : personnes disparues ou décédées en route vers l’Europe, naufrages, pays d’origine et routes où l’on perd la trace de centaines de personnes. Cette année 2022, nous faisons le point différemment. Nous publions le nombre actualisé de victimes entre 2018 et 2022 (données mises à jour le 30 novembre 2022) sur la frontière occidentale euroafricaine et nous proposons une analyse diachronique qui nous permet de nous concentrer sur les effets de la nécropolitique contemporaine.

Nous publierons le rapport « Victimes de la Nécrofrontière 2018-2022 » à deux dates : le 19 décembre à Barcelone et le 21 décembre à Pampelune. Faites défiler vers le bas pour obtenir les détails de chaque présentation :

« Voces desde la frontera », au Centre de Cultura Contemporània de Barcelona.

Présentation internationale du rapport  » Víctimas de la necrofrontera 2018-2022 «  : une approche quantitative des données collectées par notre Observatoire des droits humains au cours des cinq dernières années, ainsi qu’une analyse qualitative de l’effet des politiques migratoires contemporaines sur les migrants et leurs familles. Avec la participation de Helena Maleno (fondatrice de Ca-minando Fronteras), Soda Niasse (militante des droits humains) et Oussman Ba (responsable de l’équipe psychosociale de la Délégation diocésaine des Migrations). Modérée par la chercheuse Blanca Garcés.
Quand : 19 décembre 2022, 18h30.
Où : CCCB, Barcelone. Carrer de Montealegre, 5.
Extra : Il y aura un streaming avec traduction simultanée en espagnol et en catalan.

Présentation internationale du rapport " Víctimas de la necrofrontera 2018-2022 "
Plus d’informations : Voces desde la frontera
« Víctimas de la necrofrontera 2018-2022. Por la memoria y la justicia », au centre culturel de la Fundación Caja Navarra à Pampelune.

 » Quels sont les chiffres qui perpétuent les morts à la frontière et quels sont ceux qui servent à défendre la vie ? « . L’observation de la réalité de la frontière occidentale euroafricaine n’est pas neutre et ceux qui abordent la connaissance dans une perspective de défense de la vie retrouvent immédiatement les droits des victimes et de leurs familles », explique-t-on dans le rapport pour rendre compte de l’importance de compter les victimes des frontières avec des outils quantitatifs et qualitatifs.
Nous partagerons le rapport dans le cadre d’un dialogue avec les organisations SOS Racismo Nafarroa et Ongi Etorri Errefuxiatuak et d’un débat sur la Frontière Sud, la Frontière Nord, le racisme et la nécropolitique. Helena Maleno (fondatrice de Ca-minando Fronteras), Maite Santamaría (Ongi Etorri Errefuxiatuak) et Beatriz Villahizan (SOS Racismo Nafarroa) y participeront.
Quand : 21 décembre 2022, 18h00.
Où : CIVICAN, Pamplona. Av. de Pío XII, 2.

Extra : Notre collègue Helena Maleno sera présente à une conférence de presse qui aura lieu dans la matinée, avant la présentation du rapport. Lieu et heure à confirmer.

Le rapport complet pourra se télécharger en espagnol, catalan, français et anglais sur notre site web à partir de la présentation du 19 décembre.

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