1.865 personnes sont mortes à la frontière euro-africaine occidentale durant les cinq premiers mois de 2025.
Aujourd’hui, mardi 17 juin 2025, le collectif Caminando Fronteras publie les chiffres du suivi des victimes à la frontière entre le 1er janvier et le 31 mai de cette année. Nous avons comptabilisé 1.865 personnes mortes ou disparues, dont 112 femmes et 342 enfants.
Ces données illustrent clairement les effets de politiques davantage axées sur le contrôle migratoire que sur la protection du droit à la vie.
Les politiques de contrôle migratoire et la dégradation des standards de protection de la vie en mer ont été des facteurs déterminants dans 47 % des tragédies analysées dans ce rapport.
D’autres facteurs affectent directement le droit à la vie, notamment : le non-déclenchement ou l’inaction lors des opérations de recherche et de sauvetage malgré la connaissance de la position des embarcations ; les inégalités territoriales dans l’application des protocoles de protection ; une coordination défaillante entre les pays ; l’absence d’enquête sur les causes et conséquences des naufrages ; la grande précarité des embarcations ; et les départs dans des conditions météorologiques défavorables.
Les données que nous avons documentées au cours de ces cinq mois, grâce à des sources primaires, des communautés migrantes, des familles, des victimes et des organisations sociales sur le terrain, sont les suivantes :
- 1.865 personnes mortes ou disparues.
- 38 embarcations disparues avec toutes les personnes à bord.
- 112 femmes et 342 enfants sont morts en tentant d’atteindre les côtes espagnoles.
La route atlantique reste la plus meurtrière, avec un total de 1.482 morts, soit 80 % de l’ensemble des décès enregistrés durant cette période. Elle comprend trois sous-routes :
- La route au départ de la Mauritanie est la plus mortelle, avec 1.318 victimes.
- La route depuis le Sénégal et la Gambie, avec 110 victimes, montre une baisse significative des départs depuis ces côtes.
- Le tronçon côtier entre Agadir et Dakhla, avec 54 victimes.
La route algérienne de la Méditerranée occidentale, quant à elle, a causé 328 victimes. Ce chiffre révèle un changement dans l’origine des victimes, avec une augmentation notable de personnes en transit par l’Algérie, notamment des ressortissant·es de Somalie.
« Même si les chiffres sont en baisse par rapport à la même période l’année dernière, nous ne pouvons pas les normaliser. C’est pourquoi nous devons continuer à exiger des États qu’ils protègent toutes les vies humaines avant les mesures de contrôle migratoire », déclare Helena Maleno, coordinatrice de cette recherche.
Téléchargez ici notre Suivi du Droit à la Vie Janvier -Mai 2025 en français et en bas de page en anglais et en espagnol.
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